Réseau - Web - GNU/Linux

2015 16 septembre

Installation boîtier RAID BlueStork BS-EHD-35/DUALB

Rédigé par Marc GUILLAUME | Aucun commentaire
Boitier RAID Blue Stork

Ce boîtier me permet de créer une sauvegarde en RAID matériel sur deux disques durs dans un boîtier compact. C'est une solution légère de sauvegarde utilisable sur un réseau personnel. La fiche technique est la suivante :

  • Boîtier externe pour 2 disques durs de 3.5" avec interface SATA ;
  • 4 modes de fonctionnement : normal, JBOD, RAID 0, RAID 1 ;
  • Connecteur USB 2.0.

Mise en garde (2018) : comme avec tout raid matériel, l'écriture, la lecture et la reconstruction des données dépend de la carte contenue dans le boîtier et de la version de son firmware. En cas de panne du boîtier lui-même les disques risquent de ne pas être récupérables sur un autre type de RAID, car il n'existe pas de norme à ce niveau, chaque fabriquant de carte RAID organisant l'enregistrement à sa sauce.

Or je vois qu'en 2018 ce boîtier semble ne plus être commercialisé, en tout cas pour les disques au format 3.5". Donc en cas de panne du boîtier vous risquez la perte de vos données. C'est un argument qui pourrait faire pencher vers l'utilisation d'un Raid logiciel qui lui ne dépend que du système d'exploitation et pas du matériel.

Utilisation

J'ai installé ce boîtier avec deux disques Seagate Barracuda 7200.14 SATA 6Gb/s de 1 To pour sauvegarder mon réseau local en septembre 2015 et il fonctionne parfaitement.

La sauvegarde est effectuée avec rsnapshot, un utilitaire de sauvegarde incrémentale très pratique que j'utilise depuis des années. Le poste effectuant la sauvegarde est sous Debian GNU/Linux. Les volumes à sauvegarder sont des disques de serveurs de données également sous GNU/Linux ou FreeBSD.

Bien entendu vous pouvez utiliser ce boîtier pour un usage plus courant de disque externe avec un des modes disponibles. Il n'est pas spécifiquement destiné à la sauvegarde, même si c'est un usage tentant.

 Les modes de fonctionnement disponibles sont les suivants :

Mode normal (non RAID)
Les deux disques installés dans le boîtier fonctionnent indépendamment et sont reconnus comme deux drives différents. La capacité totale est celle des deux disques additionnés.
Mode JBOD (Just a Bunch of Disk ou Spanning)
Les deux disques durs sont reconnus comme un seul et même volume. La capacité totale est celle des deux disques additionnés. Ne l'ayant jamais utilisé je ne sais pas ce qu'il advient des données en cas de crash d'un des disques. A priori il y a perte des données comme en RAID 0. Le JBOD n'est pas réellement un mode de RAID, c'est juste un moyen d'accéder à plusieurs disques, sans redondance ni sécurité.
Mode rapide (RAID 0 / Stripping)
Les données sont réparties en deux parties, sur les deux disques. Ainsi la vitesse de lecture et d’écriture est doublée. La capacité totale est le double de la capacité du disque le plus petit. Ce mode est souvent utilisé pour le stockage de gros fichiers comme les fichiers vidéos. Par contre si un disque tombe en panne toutes les données des deux disques sont perdues.
Mode de sécurité (RAID 1 / mirrorring)
Les données sont copiées simultanément à l’identique sur chaque disque. La capacité totale est égale à la capacité du disque le plus petit. Si un disque est détruit, on retrouve les données intactes sur l’autre disque. La vitesse de lecture est rapide, celle d'écriture correspond à celle du moins rapide des deux disques. Ce mode est à privilégier pour la sécurité des données et indispensable pour les sauvegardes.

Ce matériel étant pour moi destiné à de la sauvegarde, je choisis bien entendu le mode miroir fourni par le RAID 1.

Matériel livré avec :

  • Un sachet de vis pour fixer les disques durs ;
  • un petit tournevis crucifrome aimanté, au cas où vous ne soyez pas équipé ;
  • un bloc d'alimentation ;
  • un câble usb pour USB 3.0 compatible USB 2.

Installation des disques durs

Il suffit de suivre la notice. Cependant il convient de regarder le petit papillon collé dans le boîtier qui indique la position des interrupteurs de configuration. Il n'est pas semblable à celui reproduit dans la notice. Dans mon cas je veux faire du RAID 1, mode miroir c'est à dire réplication des données sur chaque disque, pour éviter la perte de données en cas de crash d'un des disques durs. Comme le petit test ci-dessous le montre, c'est la configuration indiquée dans l'appareil qui est la bonne.

Position des switchs et choix du mode RAID

Le choix du mode RAID ou pas se fait au moyen de deux petits interrupteurs situés sur la carte électronique du pilote de disques du boîtier. Il existe quatre positions possibles correspondant aux quatre modes de fonctionnement du boîtier. Le problème est que dans la documentation, et sur une vignette collée dans le boîtier, les indications sont contradictoires.

Pour tenter de tirer les choses au clair nous allons essayer les quatre positions.

Note importante : avant de changer la position des interrupteurs, il convient d'arrêter l'alimentation du boîtier (face avant) et pour plus de sécurité de débrancher l'USB et la fiche d'alimentation. Une fois le changement d'interrupteurs effectué vous rebranchez le secteur et l'USB puis vous rallumez et attendez quelques secondes que le volume monte.

Position tout en haut

Nous allons regarder grâce à l'utilitaire fdisck en utilisant l'option -l

Disk /dev/sdb: 2000.4 GB, 2000409755648 bytes
255 heads, 63 sectors/track, 243202 cylinders, total 3907050304 sectors
Units = sectors of 1 * 512 = 512 bytes
Sector size (logical/physical): 512 bytes / 512 bytes
I/O size (minimum/optimal): 512 bytes / 512 bytes
Disk identifier: 0x00000000

Disk /dev/sdb doesn't contain a valid partition table

On voit apparaître un seul volume annoncé d'une taille de 2 To. On est donc soit en JBOD soit en RAID 0, car comme les deux disques ont la même taille, on ne peut discriminer entre les deux.

La vignette dans le boîtier indique qu'on est alors en mode JBOD (Just a Bunch of Disk). Je le rappelle JBOD n'est pas réellement un mode de RAID.

Position tout en bas

Correspond au mode dit « Normal » dans la documentation.

Disk /dev/sdb: 1000.2 GB, 1000204886016 bytes
255 heads, 63 sectors/track, 121601 cylinders, total 1953525168 sectors
Units = sectors of 1 * 512 = 512 bytes
Sector size (logical/physical): 512 bytes / 512 bytes
I/O size (minimum/optimal): 512 bytes / 512 bytes
Disk identifier: 0x00000000

Disk /dev/sdb doesn't contain a valid partition table

Disk /dev/sdc: 1000.2 GB, 1000204886016 bytes
255 heads, 63 sectors/track, 121601 cylinders, total 1953525168 sectors
Units = sectors of 1 * 512 = 512 bytes
Sector size (logical/physical): 512 bytes / 512 bytes
I/O size (minimum/optimal): 512 bytes / 512 bytes
Disk identifier: 0x00000000

Disk /dev/sdc doesn't contain a valid partition table

On voit apparaître deux volumes, deux disques de 1 To chacun. On est donc dans le mode dit Normal, ou chaque disque est un volume indépendant.

Position 1 haut et 2 bas

Disk /dev/sdb: 1000.2 GB, 1000204877824 bytes
255 heads, 63 sectors/track, 121601 cylinders, total 1953525152 sectors
Units = sectors of 1 * 512 = 512 bytes
Sector size (logical/physical): 512 bytes / 512 bytes
I/O size (minimum/optimal): 512 bytes / 512 bytes
Disk identifier: 0x00000000

Disk /dev/sdb doesn't contain a valid partition table

On ne voit qu'un seul volume de 1 To, ce qui correspond au mode RAID 1 miroir.

Position 1 bas et 2 haut

Disk /dev/sdb: 2000.4 GB, 2000409755648 bytes
255 heads, 63 sectors/track, 243202 cylinders, total 3907050304 sectors
Units = sectors of 1 * 512 = 512 bytes
Sector size (logical/physical): 512 bytes / 512 bytes
I/O size (minimum/optimal): 512 bytes / 512 bytes
Disk identifier: 0x00000000

Disk /dev/sdb doesn't contain a valid partition table

On voit, comme dans la première position, apparaître un seul volume annoncé d'une taille de 2 To. On est donc soit en JBOD soit en RAID 0, car comme les deux disques ont la même taille, on ne peut discriminer entre les deux. La vignette dans le boîtier indique qu'on est alors en mode RAID 0.

Formatage des disques

De façon très classique, on recherche le disque avec :
[10:52:07] root@alfredo : /home/marc # 
fdisk -l
Disk /dev/sda: 250.1 GB, 250059350016 bytes
255 heads, 63 sectors/track, 30401 cylinders, total 488397168 sectors
Units = sectors of 1 * 512 = 512 bytes
Sector size (logical/physical): 512 bytes / 512 bytes
I/O size (minimum/optimal): 512 bytes / 512 bytes

Disk identifier: 0x00035329
Device Boot      Start         End      Blocks   Id  System
/dev/sda1   *        2048    19531775     9764864   83  Linux
/dev/sda2        19533822   488396799   234431489    5  Extended
/dev/sda5        19533824    23531519     1998848   82  Linux swap / Solaris
/dev/sda6        23533568   488396799   232431616   83  Linux


Disk /dev/sdb: 1000.2 GB, 1000204877824 bytes
255 heads, 63 sectors/track, 121601 cylinders, total 1953525152 sectors
Units = sectors of 1 * 512 = 512 bytes
Sector size (logical/physical): 512 bytes / 512 bytes
I/O size (minimum/optimal): 512 bytes / 512 bytes
Disk identifier: 0x00000000

Disk /dev/sdb doesn't contain a valid partition table

On crée une partition :

[12:05:04] root@alfredo : /home/marc # fdisk /dev/sdb
Device contains neither a valid DOS partition table, nor Sun, SGI or OSF disklabel
Building a new DOS disklabel with disk identifier 0xd398d8f4.
Changes will remain in memory only, until you decide to write them.
After that, of course, the previous content won't be recoverable.

Warning: invalid flag 0x0000 of partition table 4 will be corrected by w(rite)

Command (m for help): n
Partition type:
   p   primary (0 primary, 0 extended, 4 free)
   e   extended
Select (default p): p
Partition number (1-4, default 1): 1
First sector (2048-1953525151, default 2048): 
Using default value 2048
Last sector, +sectors or +size{K,M,G} (2048-1953525151, default 1953525151): 
Using default value 1953525151

Ici j'ai créé une partition primaire qui prend tout l'espace disponible sur la grappe raid. Il ne reste plus qu'à l'enregistrer, auparavant avec l'option p on regarde le résultat :

Command (m for help): p

Disk /dev/sdb: 1000.2 GB, 1000204877824 bytes
255 heads, 63 sectors/track, 121601 cylinders, total 1953525152 sectors
Units = sectors of 1 * 512 = 512 bytes
Sector size (logical/physical): 512 bytes / 512 bytes
I/O size (minimum/optimal): 512 bytes / 512 bytes
Disk identifier: 0xd398d8f4

   Device Boot      Start         End      Blocks   Id  System
/dev/sdb1            2048  1953525151   976761552   83  Linux

Command (m for help): w
The partition table has been altered!

Calling ioctl() to re-read partition table.
Syncing disks.

Puis on formate le système de fichier :

[12:08:38] root@alfredo : /home/marc # mkfs.ext4 -b 4096 /dev/sdb1
mke2fs 1.42.5 (29-Jul-2012)
Étiquette de système de fichiers=
Type de système d'exploitation : Linux
Taille de bloc=4096 (log=2)
Taille de fragment=4096 (log=2)
« Stride » = 0 blocs, « Stripe width » = 0 blocs
61054976 i-noeuds, 244190388 blocs
12209519 blocs (5.00%) réservés pour le super utilisateur
Premier bloc de données=0
Nombre maximum de blocs du système de fichiers=0
7453 groupes de blocs
32768 blocs par groupe, 32768 fragments par groupe
8192 i-noeuds par groupe
Superblocs de secours stockés sur les blocs : 
	32768, 98304, 163840, 229376, 294912, 819200, 884736, 1605632, 2654208, 
	4096000, 7962624, 11239424, 20480000, 23887872, 71663616, 78675968, 
	102400000, 214990848

Allocation des tables de groupe : complété                        
Écriture des tables d'i-noeuds : complété                        
Création du journal (32768 blocs) : complété
Écriture des superblocs et de l'information de comptabilité du système de
fichiers : complété 
[12:19:49] root@alfredo : /home/marc #

On voit que sur un petit note book sous Debian on formate les deux disques de 1 To en 11 minutes à peu-près.

Création du point de montage

Comme le périphérique USB n'est pas forcément connecté au démarrage il faut le monter explicitement par le script de sauvegarde, puis le démonter à la fin de celle-ci.

On recherche son UUID dans /dev/disk/by-uuid/ :

marc@alfredo:/opt/rsnapshot/backups$ ll /dev/disk/by-uuid/
total 0
lrwxrwxrwx 1 root root 10 sept. 19 21:18 3de8ec30-d166-4be7-8626-56275efa373a -> ../../sdb1
lrwxrwxrwx 1 root root 10 sept. 19 21:18 6fda967d-c41d-4930-8d63-66cfc1a00386 -> ../../sda5
lrwxrwxrwx 1 root root 10 sept. 19 21:18 d16cb6dc-4d77-4661-9374-1de940e78ce2 -> ../../sda6
lrwxrwxrwx 1 root root 10 sept. 19 21:18 ed6ca6ad-3052-43c7-ac32-4bbb2099d703 -> ../../sda1

Et comme l'on connaît maintenant son UUID on peut écrire dans /etc/fstab :

UUID=3de8ec30-d166-4be7-8626-56275efa373a	/opt/rsnapshot/backups	  auto    user,noauto,rw,acl  0  0

Puis on peut le monter sous un user quelconque avec la commande :

mount /opt/rsnapshot/backups

Il faut bien entendu que les droits de lecture écriture pour l'utilisateur aient été mis sur /opt/rsnapshot/backups, soit en droits Unix, soit grâce aux ACLs.

Écrire un commentaire

Quelle est la dernière lettre du mot pcep ?

Fil RSS des commentaires de cet article

À propos

Yakati.com - Réseau - Web - GNU/Linux © 2017

Généré par PluXml en 0.029s  - Administration

Mes coordonnées

Marc Guillaume
contact[at]yakati.com
79150 ÉTUSSON

Crédits

Pour la gestion du contenu

Généré par PluXml, le Blog ou Cms sans base de données

Pour le contenu

Licence Creative Commons
Ce(tte) œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.

Pour le thème

Thème SOLID de blacktie.co adapté pour PluXml